P2 TOMBOUCTOU ET TAOUDENI :Les autorités intérimaires installées

Après quatre reports, l’installation des présidents des autorités intérimaires de Tombouctou et Taoudéni a eu lieu hier matin. Les deux présidents, Boubacar Ould Hamadi et Hamoudi Ould Sidy Ahamed, ont été officiellement investis dans leurs fonctions.

Les nouveaux présidents du collège transitoire de Tombouctou et Taoudéni, installés jeudi dans leurs fonctions, invitent les acteurs à mutualiser les efforts pour faire face aux défis du processus de paix et de réconciliation.
La forte délégation partie de Bamako était composée, entre autres, du Haut représentant du chef de l’Etat pour la mise en œuvre de l’accord, des ministres de la Réconciliation, la Décentralisation et du représentant de la médiation internationale.
Boubacar Ould Hamadi et Hamoudi Ould Sidy Ahamed deviennent ainsi présidents des autorités intérimaires de Tombouctou et de Taoudénit. Ils ont pour mission de diriger le collège transitoire dans ces localités et permettre la mise en œuvre des travaux de Désarmement, de démobilisation et de réinsertion DDR.
Dans son allocution, le président de l’autorité intérimaire de Tombouctou a affirmé que sa priorité sera le retour des réfugiés dans les pays voisins.
Quant au gouverneur de la région de Tombouctou, il a affirmé son soutien aux nouvelles autorités mises en place. Selon lui, « un pas décisif vient d’être franchi dans la mise en œuvre de l’accord ».
Reportée à plusieurs reprises, l’installation des autorités intérimaires avait été bloquée suite au refus du Congrès pour la justice dans l’Azawad, CJA.

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AUTORITES INTERIMAIRES DE TOMBOUCTOU ET TAOUDENI : Le CJA dit prendre acte
Le Congrès pour la justice dans l’Azawad dit prendre acte de l’installation des autorités intérimaires à Tombouctou et Taoudénit. Ses responsables regrettent que leurs préoccupations et celles des populations n’aient pas été prises en compte, notamment leur implication dans le processus de DDR.

Le CJA menace de prendre en otage les travaux des commissions. Hamata Ag Elmedi, chargé de communication du CJA, a confié hier à nos confrères de Studio Tamani que « les autorités intérimaires ont été effectivement installées hier matin et c’est contre l’avis et la volonté du CJA et de la population de Tombouctou. Le CJA, à l’issue du conseil des ministres passé, a pris connaissance d’un décret qui nomme au niveau des commissions, au niveau de conseil de gouverneur. Mais le CJA estime que ses doléances n’ont pas été prises en charge. Les populations de Tombouctou et de Taoudéni aussi sont dans la même position. Donc nous pensons que cette mise en place de ces autorités intérimaires à Tombouctou, c’est contre l’avis de ces populations et c’est contre l’avis du CJA, qui a une forte considérable dans ses régions là. C’est pour moi en tout cas une erreur dont les conséquences ne seront pas de la responsabilité du CJA. Donc, nous estimons que ça peut même créer éventuellement le problème dont le CJA ne sera pas responsable ». Donc affaire à suivre !

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AUTORITES INTERIMAIRES DE TOMBOUCTOU : Le nouveau président veut poursuivre le dialogue
Le nouveau président de l’autorité intérimaire de Tombouctou, Boubacar Ould Hamadi, a déclaré avoir pris bonne note des revendications du CJA. Selon lui, le dialogue va se poursuivre avec les différentes parties prenantes du processus pour le respect de l’inclusivité dans la mise en œuvre de l’accord.
« Nous allons œuvrer ensemble avec la partition de tout un chacun pour réussir notre mission. Il a été une fois, nous avons pris des armes contre le pays.

Notre priorité c’est d’accompagner le processus de mise en œuvre de l’accord qui a permis que nous soyons là aujourd’hui. Parmi ses priorités, nous avons le retour des réfugiés pour ramener la sécurité, la réhabilitation de cités pour ces réfugiés. Nous ne pouvons le faire qu’ensemble, non seulement les autorités intérimaires mais toute la population de Tombouctou. Nous avons accompagné ce CJA pendant qu’ils avaient leurs revendications, pendants qu’ils sont au check-point. C’est tout à fait normal que le CJA réclame de l’inclusivité. Aujourd’hui, nous faisons de telle sorte que chacun se retrouve dans ce train qui va démarrer. Nous allons nous voir ensemble entre nous pour pouvoir démarrer les travaux avec le CJA et avec toutes les parties », a assuré Boubacar Ould Hamadi.

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ENLEVEMENT DE LA SŒUR GLORIA : Les enquêteurs soupçonnent Amadou Koufa

Deux mois après l’enlèvement de la Colombienne Gloria à Koutiala, les enquêteurs sont toujours sans nouvelle de la religieuse. La police colombienne qui vient de séjourner dans notre pays, s’est exprimée mercredi à Bogota dans les médias. Elle soupçonne le jihadiste malien, Hamadou Kouffa, d’être derrière ce rapt.

On est toujours sans nouvelle de la sœur colombienne Gloria enlevéece mois de février à Koutiala. Selon les enquêteurs, il y a comme un étui de plomb autour de cet enlèvement. Mais le général Fernando Murillo, à la tête de la division anti-kidnapping de la police colombienne, qui a séjourné en mars dernier au Mali, s’est montré un peu plus prolixe sur l’avancée de l’enquête.
Dans un entretien accordé à l’agence de presse Reuters, ilexplique qu’une équipe est à la recherche de la sœur Gloria menée par la France. Mais plusieurs sources estiment qu’elle aurait été cachée au Burkina Faso. Aucune demande de contrepartie, ni aucune preuve de vie n’a été communiquée aux autorités pour l’instant.
Le général se dit inquiet de la situation et cite d’ailleurs des rapports des services de renseignements, qui expliquent que la katiba de Macina, dirigée par Hamadou Kouffa est sûrement responsable de ce kidnapping.
Fernando Murillo poursuit que son enlèvement était une erreur. Il pense que la cible visée par les kidnappeurs était deux autres Français qui seraient de passage à la paroisse de Karangasso le jour où Gloria a été enlevée.
La même source indique que la Colombienne n’est pas le seul otage en ce moment au Sahel. Huit autres personnes sont toujours détenues dans la région.
Adama Diabaté