L’ACCORD D’ALGER 2015: LES DANGERS LIÉS À SA MISE EN ŒUVRE ET PROPOSITIONS ALTERNATIVES

Le samedi 30 avril 2016, FASO KANU a organisé son Espace de discussions et de mobilisation pour la Patrie «GUARA KÈNÈ» au Carrefour des Jeunes de Bamako sur «L’ACCORD D’ALGER 2015 : LES DANGERS LIÉS À SA MISE EN ŒUVRE ET PROPOSITIONS ALTERNATIVES». Nous publions ci-dessous, la note d’information N°001 de FASO KANU

NOS CONSTATS

– L’accord d’Alger de 2015 a été signé le 15 mai, sans d’abord la CMA (Coordination des Mouvements Armés), mouvement séparatiste, qui l’a finalement signé le 20 juin.

– A ce jour, l’intégrité territoriale acquise depuis le 22 septembre 1960 n’est toujours pas rétablie, l’exercice de la souveraineté du Mali sur l’ensemble de son territoire n’est pas effectif (il n’y a ni cantonnement ni désarmement des groupes armés ; l’armée, l’administration et les services sociaux de base ne sont toujours pas de retour dans toutes les localités des régions du Nord du Mali ; l’insécurité règne). Par contre, la CMA n’a renoncé à aucune de ses revendications séparatistes.

– Des réformes adoptées par l’Assemblée Nationale du Mali (nouveau code électoral, loi sur les autorités intérimaires), ainsi que celles prévues, tel le référendum annoncé, vont dans le sens des objectifs de la CMA et de ses alliés.

– Le régime d’IBK tient un discours mensonger au peuple depuis le départ. Et le peuple malien reste incroyablement exclu des débats et décisions sur l’accord qui opère pourtant des changements capitaux pour son avenir.

– Pire, malgré la gravité de la situation, le Président IBK et son Gouvernement sans vision ni volonté politique, ont décidé comme solution de s’en remettre uniquement à la communauté internationale qui ne défend que ses propres intérêts opposés à ceux du Mali. Ce régime se refugie donc dans une politique de l’autruche.

LES DANGERS LIÉS À LA MISE EN ŒUVRE DE L’ACCORD D’ALGER 2015, la réelle application de cet accord aboutirait :

– à la partition et perte de l’indépendance du Mali et de sa souveraineté ;
– au démantèlement de l’Etat malien et la déstabilisation de la sous-région ;
– aux désordres institutionnels ;
– à l’ethnicisation, dislocation et liquidation de l’armée nationale ;
– à une guerre civile intercommunautaire ;
– à la discrimination, au favoritisme et à l’impunité.

NOS PROPOSITIONS ALTERNATIVES :

La rébellion au Nord du Mali a été un problème récurrent, du régime colonial à nos jours. Elle résulte de la volonté de la France impérialiste impénitente d’avoir une mainmise totale sur les richesses du Mali, de conserver la base de Téssalit pour contrôler le Proche-Orient et d’obtenir la création de l’Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS).

Il est nécessaire de rappeler que, en 1963, la première rébellion fut réglée, avec l’ensemble du peuple, grâce aux moyens politiques, diplomatiques et militaires. C’est pourquoi le Mali a connu ensuite 27 ans de paix, malgré la gestion calamiteuse du pays par Moussa Traoré et son CMLN/UDPM.

Depuis 1990, cette rébellion est « arrangée » en catimini dans le dos du Peuple du Mali, avec différents Accords, allocation de fonds colossaux aux représentants fictifs des populations nomades, etc.

Comme le disait le Président Modibo Keita, «les problèmes, il faut les régler, car à force d’arrangements, on finit par déranger la République elle-même».
C’est dans cette optique que nous proposons de :

– reconstruire une véritable armée nationale en moyens humains, techniques, matériels et financiers suffisants et valeurs patriotiques. Cela doit être une priorité vitale et toutes les ressources du pays doivent être consacrées à cela ;
– instaurer un état de siège dans les régions Nord du Mali et faire réellement face aux guerres jusqu’au contrôle total de l’ensemble du territoire national ;
– instaurer un service civique patriotique et militaire volontaire des jeunes de 18 à 32 ans ;
– organiser des débats publics, d’assises nationales inclusives, les médias publics doivent être consacrés essentiellement à cette fin ;
– évacuer prioritairement la MINUSMA et toutes les forces étrangères stationnées sur le territoire de la République du Mali dans les délais les plus courts possible,

– passer à une toute nouvelle forme de République qui prendrait en compte les aspirations profondes du peuple du Mali.

Pour FASO KANU P/O
Le Commissaire Principal Ibrahima KEBE

Source:Le Republicain.