GOUVERNANCE UNIVERSITAIRE Comment le Cenou a évité le piège

Retenue à la suite du dépouillement et le jugement des offres par la direction générale des Marchés publics et des délégués de service public, la société Signale service a perdu un contrat de fourniture de cinq véhicules bus pour un montant TTC de 601 millions de FCFA. Le constat général de la commission technique de réception a révélé que les bus ne répondent pas aux énormes exigées dans le cahier de charge. Fort de ce constat, le Cenou a rejeté les véhicules rendant ainsi injustifiée la cabale médiatique en cours.

Le transport des étudiants des universités de Bamako, Ségou, des grandes écoles et instituts constituent l’activité centrale du Cenou. Il concerne la desserve des résidences universitaires pour les salles de cours académiques. Depuis 2005, le Cenou a acquis des bus dont l plupart a été admise à la réforme par le conseil d’administration.

Malgré l’achat d’au moins quelques bus en 2014 et 2015, la demande de transport dépasse la capacité. A cela s’ajoute la forte demande de transport que l’ouverture de la Cité universitaire avec une capacité d’accueil de 4 080 étudiants et distant de la ville de Bamako de 30 km. Pour faire face à ses difficultés, le Centre national des œuvres universitaires a lancé un appel d’offre ouvert relatif à la fourniture de cinq bus. A l’issue du dépouillement et de jugement des offres, la société Signale service a été retenue comme attributaire provisoire du marché pour la fourniture pour un montant de 601 millions de F CFA.

La semaine dernière, lorsque les véhicules sont arrivés, la commission technique composée du Cenou, le représentant de la direction générale de l’administration des biens de l’Etat (DGABE), le représentant du service administration, affaires juridiques et coopération, le représentant de la du contrôle financier auprès du Cenou, ont procédé à des prospections des matériels. Le résultat des travaux techniques a révélé que les cinq bus CH 0578, CH 0788, CH 0366, CH07 87, CH0546 ne comportant qu’une cinquantaine de places ne respectent pas les clauses du contrat qui indiquent 70 places au lieu de 50 places pour les bus. D’autres anomalies constatées par l’expertise : fuite de gasoil, fissure de pare-brise, perte d’huile pour le moteur, etc.

Selon une source administrative, tous les bus sont repeints, les moteurs présentent un aspect vétuste (enrouillé), la climatisation est non fonctionnelle dans tous les bus et l’absence de triangle de signalisation. Les radios sont sans tête.

Suivant toutes ses remarques, le directeur général du Cenou a rejeté les bus. Aucun montant n’a été payé au fournisseur. Les spécifications techniques étant des éléments majeurs d’un marché, leur conformité s’impose au titulaire. Ainsi il a été proposé de résilier le marché conformément aux dispositions des articles 34 du marché et 101 du décret numéro 2015-0604/P-RM du 25 septembre portant Code des marchés publics et des délégations de service public, la saisie de sa caution de soumission et l’exclusion du fournisseur de la concurrence aux commandes publiques en rapport avec l’autorité de régulation des marchés publiques et des délégations de service public.

Certes, la résiliation du contrat causera des désagréments aux étudiants, les mesures de la direction contribueront à aller vers la lutte contre la corruption et abus de confiance. La direction a même sommé le prestataire d’aller prendre ses vieilles voitures. Ce qui rend injustifiée la cabale médiatique en cours contre le Cenou.
Bréhima Sogoba