France Que fait la fille du Premier ministre Diango Cissoko au Consulat du Mali ?

 

Ceux qui n’y croyait pas ont été abasourdis quand le 1er juillet, Aminata Cissoko franchit le seuil du Consulat pour occuper son bureau en face  de celui du Consul Général au 2eme étage de la grande bâtisse qui  a abrité pendant longtemps les services de l’Office français des Migrations Internationales (OMI devenue plus tard OFII). Une semaine avant, le Consul et son adjoint s’étaient démenés pour faire déloger de son bureau un autre « agent » sans diplôme qui travaille « bénévolement » depuis plus de deux ans sans une décision de recrutement pour faire la place à la fille du Premier ministre.

C’est par arrêté  N° 2013-0754 MAECI-SG du 05 mars 2013 que le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Tiéman Hubert Coulibaly nomme Aminata Cissoko agent consulaire. Mais on en doute fort que la décision ait été prise par lui en âme et conscience, sans l’influence du Premier ministre. Selon l’arrêté  « Madame Aminata N. Cissoko, N°Mle 987-42H, Attaché D’Administration de 3ème classe 1er échelon, précédemment en service au Ministère de la Communication est nommée Agent consulaire au Consulat Général du Mali à Paris ». Il cache mal  une promotion subite pour une fille à papa qui a pratiquement peu travaillé dans la fonction publique malienne. Aminata Cissoko qui vit depuis plus d’une décennie en France avec son mari, handicapé, de nationalité française aurait été admise à la fonction publique l’année dernière. Sa décision de nomination à Paris qui est tombée au moment où elle suivait une formation d’auditrice de justice, non terminé, ressemble plutôt à un coup de piston paternel.

La fille du PM bénéficie par cette nomination des avantages prévus par la réglementation : statut diplomatique, logement de fonction, eau, électricité et chauffage gratuits, indemnités pour mari, enfants et sa mère malade qui l’accompagne, etc. Des frais qui vont bien au delà des 4.000 euros  mensuels pour le budget national. Ce qui pose problème pour l’opportunité même de cette nomination, car depuis plus de deux ans l’Ambassade a gelé tout  recrutement au Consulat faute de moyens. Mieux le personnel actuel est sous employé, le ministre de tutelle exige même de l’Ambassadeur de licencier 14 personnes parmi les recrutés locaux.

Actuellement, le Consulat manque de tout par absence de ressources financières. Le nouveau bâtiment qui a couté au Mali près d’un million d’euros se dégrade par défaut d’entretien adéquat. Les deux ascenseurs sont depuis plus de six mois en panne parce que la société qui les entretient a des milliers d’euros de factures impayés. Le service est souvent  bloqué pour manque d’encre ou de papier pour l’unique imprimante de service. Les guichetiers arrêtent parfois le travail parce qu’ils n’ont plus de quittance ou de reçus à donner aux usagers. Le Consulat fonctionne comme une entreprise en faillite, même les agents de sécurité si essentiels au service cumulent plusieurs mois de salaires impayés.

Pendant  ce temps, la fille du Premier ministre se pavane dans les couloirs faute d’occupation. Après tout, elle n’a pas été recrutée au Consulat en fonction des besoins du service. C’était le vœu de son père depuis plusieurs années d’ailleurs, mais la fonction de Premier ministre lui en a donné les moyens.

R. AUTRA
Paris, FRANCE 2013-07-25 12:15:52