Edito : Paradoxe

C’est notre confrère RFI qui lève le lièvre sur les sommes faramineuses que perçoivent mensuellement des membres du Comité de suivi de l’accord(CSA), l’organe chargé de l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu des pourparlers inter-maliens d’Alger. L’indemnité de certains membres du CSA serait, en effet, de 1, 4 à 2,2 millions de francs CFA par mois. Là on est très loin du smig malien qui est de 42 000 FCFA par mois. Pas étonnant donc aujourd’hui que l’une des deux mesures adoptées après d’interminables palabres au niveau dudit comité soit juste le budget. Qui est fou ? On n’est jamais mieux servi que par soi même, dit-on. Bref ! Cela peut expliquer beaucoup de choses. En entendant, la paix s’éloigne pendant qu’on profite bien des prébendes de l’impasse de la situation malienne. Aux Nation-Unies, on n’a pas fini de souffler le chaud et le froid. On se congratule des « avancées » d’un accord qui stagne depuis plus de 15 mois, en même temps les fauteurs de troubles, ceux qui prennent en otage le processus de paix, sont menacés de sanctions. Le chemin de la paix est vraiment « sinueux », comme disait le Commandant en chef IBK, après trois années sans fête d’indépendance à Kidal, trois années sans école pour les enfants dans plusieurs zones des régions du Nord à l’orée de la nouvelle rentrée scolaire. Sans oublier les milliers de refugiés et de déplacés internes qui vivotent dans les camps en rêvant de rentrer demain chez eux. Bon demain n’est pas aussi loin! Mais cela dépend juste de votre statut ou de l’endroit où vous vous trouvez : vivez-vous dans le camp du HCR à Mber ou dans une suite luxueuse à Bamako?
Madiassa Kaba Diakité