EDITO «Exit strategy» de la MINUSMA, et puis quoi ?

Moussa KONDO, Journal L'Express de Bamako

Décidément, le très diplomatique Abdoulaye Diop, Ministre des Affaires Etrangères n’a rien compris des enjeux et des risques qui pèsent sur le Mali d’aujourd’hui pour demander le retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA). Quand le débat de la rue s’invite dans le secrétariat général de l’ONU à New York et par l’entremise du chef même de la diplomatie malienne et sans une profonde analyse de la situation réelle sur le terrain (et non dans les rapports et autres discours), je dis bravo à IBK et à son ‘’petit’’.

«Je voudrais enfin et sur un tout autre plan, à la lumière des avancées enregistrées dans mon pays, inviter le Conseil de sécurité à solliciter le Secrétariat, de mener une réflexion dans la perspective d’un «Exit strategy» de la MINUSMA…», a dit le Ministre Diop dans son discours devant le Conseil de sécurité, à l’occasion de l’examen du rapport du secrétaire général des Nations Unies sur la situation au Mali.

En effet, nous pouvons haïr, maudire et même combattre la Mission si on veut pour les actes ignobles posés par-ci et par-là entre autres d’avoir ouvert le feu sur des manifestants civils à Gao, d’harcèlement sexuel (comme presque toutes les missions NU dans les zones de conflit), mais à aller jusqu’à demander leur départ serait simplement du grand n’importe quoi en ce moment, car sans cette mission, il faut reconnaitre le Mali serait autre chose aujourd’hui.

Nul doute de la capacité des FAMAs, mais l’ennemi en face aujourd’hui est formé d’une coalition internationale avec des sources de financements en milliards de dollars et des moyens logistiques d’une autre époque. Donc, le Ministre Diop ferait mieux, à mon humble avis, de combattre (diplomatiquement) les pays qui soutiennent ouvertement les ennemis du Mali (connus et reconnus de tous) que de demander le départ de la MINUSMA, car la MINUSMA ne constitue pas le malheur des Maliens, mais plutôt l’incapacité de son patron (IBK) de faire face à la corruption, l’impunité, le népotisme… «Exit Strategy», et puis quoi ? Pitié, arrêter de nous distraire ! A bon entendeur… !

Moussa KONDO, kondomoussa@gmail.com