Dr. Oumar Mariko, président de Sadi juge le pouvoir IBK : « Il n’y a pas de vision nationaliste… nous sommes tous interpellés, il est temps de tirer les enseignements »

Dr Oumar Mariko, président Parti Sadi

Président de Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI), député à l’Assemblée nationale, membre de la Convention des Partis Politiques de la Majorité Présidentielle (CMP), le Dr Oumar Mariko rompt le silence, par une interview accordée au journal ’’Le Pouce’’. Il juge le pouvoir IBK : « il n’y a pas de vision nationaliste. Cette stratégie manque cruellement ». Le Dr Oumar Mariko s’estime interpellé et il est temps de tirer les enseignements.

Sur l’accord, il vaut mieux poser la question à ceux qui en ont cru. Quant à Oumar Mariko, sa position est très claire: « Je n’ai jamais cru à l’accord d’Alger ». Seul le dialogue permettra au peuple malien de surmonter les défis liés à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, ajoute l’homme politique.

Quelle perception Oumar Mariko se fait-il de la situation politique actuelle du Mali ? C’est plus de 20 ans après l’avènement de la démocratie, que le premier Secrétaire général du mouvement estudiantin (AEEM) court derrière le changement, pour lequel il veut jouer ma partition. Pour lui, le mouvement démocratique est même mort et il faut applaudir à sa mort. « Je vois des gens dire que le mouvement démocratique doit se retrouver. Je prie Dieu qu’ils ne se retrouvent jamais ». Pour émerger, le Mali a besoin d’un autre type de mouvement pour essuyer définitivement les larmes de ceux qui sont morts dans le combat ou qui sont blessés, a dit le président de SADI.

Quel bilan à mi-parcours du mandat d’IBK ? Pour le Dr Oumar Mariko, « on n’a pas changé. Il y a des coups qu’on donne à gauche et à droite etc. A mon avis, il n’y a pas de vision nationaliste. Cette stratégie manque cruellement. A mi-parcours du mandat du président IBK, je crois que nous sommes tous interpellés. IBK est le premier qui est fortement interpellé. Ensuite, nous, qui nous disons ses soutiens, sommes également interpellés. Cette interpellation se traduit par le fait qu’à un certain moment donné, nous devons tous tirer les enseignements de nos actes ».

Je n’ai jamais cru à l’accord d’Alger

Sur l’accord pour la paix, 8 mois après sa signature, le Dr Oumar Mariko martèle : « D’abord, il faut demander à ceux qui ont cru à l’accord d’Alger. Je n’ai jamais cru à l’accord d’Alger. J’ai toujours salué et félicité le peuple algérien pour avoir réussi à amener les Maliens à s’assoir ensemble. J’apprécie cette dynamique du peuple algérien. Je les encourage à poursuivre ce processus ».

Selon lui, la question d’avancement de l’accord d’Alger est éminemment et essentiellement politique. « Nous estimons que l’accord d’Alger n’est pas ce qu’il nous faut au Mali aujourd’hui. Ce qu’il faut en république du Mali, c’est le dialogue. Je demeure convaincu que jusqu’à présent, nous n’avons pas posé la question à ceux qui ont pris les armes contre le Mali, leur propre pays. Il faut qu’ils s’expliquent devant la nation malienne pour dire les motivations réelles de leur acte.

Ils ont des comptes à rendre. Il ne s’agit pas d’aller les rattraper, mais il faut qu’ils disent pourquoi, ils ont pris les armes contre le Mali. Ce qui est clair, c’est quand ils vont rendre compte, des politiques vont être interpellés. Ceux qui sont à l’origine de la misère de la population seront connus. C’est de ça qu’ils ont peur. A mon avis, si on accepte de se faire interpeller par son peuple, c’est hautement démocratique. Après, on verra. Il ya des gens qui vont être disqualifié », avise-t-il.

B Daou