Cour d’assises : Hamza Sylla écope de 5 ans de prison ferme pour meurtre

Lors de son audience du jeudi 13 mai, la Cour d’assises a condamné Hamza Sylla à 5 ans de prison ferme pour avoir donné la mort à Mody N’ Diaye. Il ressort de l’information que, courant 2011, les nommés Mody N’Diaye et Hamza Sylla étaient, des amis depuis leur enfance, avaient déjà eu maille à partir. Une bagarre qui a vu Mody N’Diaye prendre le dessus sur Hamza, lequel aurait, à l’occasion, proféré des injures et des menaces de mort à l’égard de Mody N’Diaye. Hamza, qui cherchait déjà la petite bête à Mody N’Diaye, eut l’occasion rêvé de réaliser son projet de vengeance contre son ami d’enfance à l’occasion d’une dispute entre celui-ci et le nommé Kantra.

Armé d’un couteau, Hamza se dirigea vers Mody N’Diaye au moment où ce dernier lui faisait dos et lui administra un coup, d’abord, à la nuque puis au thorax. Grièvement blessé, Mody N’Diaye tenta de se sauver en courant, mais l’effort fut vain. Ayant perdu trop de sang, il s’évanouit et tomba dans une rue située dans les alentours de la petite mosquée de Missira, près du CSCOM de la Commune II de Bamako. Transporté par les agents de la Protection civile à l’hôpital Gabriel Touré, il mourut des suites de ses blessures dans la nuit même des faits.

Interrogé à la barre, Hamza a reconnu les faits qui lui étaient reprochés, mais soutint avoir donné la mort à Mody N’Diaye sans avoir eu l’intention de la donner. L’accusé déclara être intervenu pour séparer Mody N’Diaye et Kandra qui étaient en train d’en découdre.
Soudain, il fut pourchassé par Mody N’Diaye muni d’une machette. Voulant se sauver, il ramassa un couteau qui était tombé à terre, voulant dévier la main de son poursuivant, son couteau pénétra involontairement celui-ci. En tout cas, c’est ce qu’a soutenu, mordicus, à la barre Hamza Sylla.

La mère de la victime, du nom de Sirantou Haïdara, a précisé, de son côté, que les faits ne se sont pas directement passés en sa présence. Elle a affirmé que Hamza ne serait pas intervenu pour séparer les deux bagarreurs. Il affrontait plutôt son fils.
Elle soutint avoir été informée, dans la nuit des faits, à une heure du matin, de la blessure de son fils qui était étalé devant une mosquée. En ce moment, ce dernier n’était pas encore identifié. Après plusieurs observations, on s’était rendu compte que c’était Mody N’Diaye qui gisait dans une mare de sang. La victime fut transportée au CHU Gabriel Touré. Malheureusement, au cours de son transport Mody N’Diaye rendit l’âme.

L’auteur de ce meurtre, Hamza Sylla, a vite fait de prendre la clé des champs. Mais, après plusieurs mois de cavale, il sera finalement arrêté par les services de l’Interpol, a expliqué la mère de la victime lors de sa comparution à la barre.

Le ministère public, représenté par Mamadou Makan Sidibé, a demandé à la Cour de retenir Hamza dans les liens de l’accusation, en soutenant que cette histoire de machette n’est qu’une invention de Hamza qui, en réalité, a voulu réparer, à tout prix, l’humiliation qu’il avait subie.

Selon l’avocat de la défense, Me Mamadou Traoré, cette affaire n’est pas compliquée dès lors que l’accusé a reconnu, à la barre, les faits. « Tous ces jeunes qui sont dans cette affaire sont du même quartier et évoluent tous dans un cercle vicieux, y compris même le défunt » de souligner Me Traoré. Selon lui, un certificat médical aurait pu être établi. Incontestablement, selon le conseil, il y a des failles dans le dossier.

Quant à Hamza Sylla, en détention pendant longtemps, il dit avoir regretté les faits. En soutenant que le malheur qui lui est arrivé a été voulu par le sort. Compte tenu du fait que l’accusé a reconnu les faits et à cause de sa jeunesse, Me Traoré demanda à la Cour de lui accorder le bénéfice des circonstances atténuantes.

La Cour, présidée par Amadoun Cissé, après délibération, a reconnu l’accusé coupable des faits tout en lui accordant le bénéficie des circonstances atténuantes. Avant de le condamner à 5 ans de prison ferme. La Cour a également condamné Hamza au paiement de 3 millions de FCFA à titre de dommages-intérêts à la mère de la victime.

Adama Bamba
Source: Le 22 Septembre 16/05/2016