Charbon nord-coréen: la Chine a sabré ses importations dès janvier (douanes)

Kim Jong-Un observant le tir de la fusée.

Pékin – La Chine avait sabré dès janvier, pour la première fois, ses importations de charbon de Corée du Nord, ont indiqué vendredi les douanes, témoignant d’un durcissement envers Pyongyang avant même l’annonce mi-février qu’elle cesserait ses importations pour le reste de 2017.

La Chine, principal soutien économique de Pyongyang, a officialisé samedi dernier l’interruption jusqu’à fin décembre de toutes ses importations de charbon nord-coréen, après un nouveau test de missile. Mais le pays avait déjà drastiquement réduit ses achats plusieurs semaines auparavant.

Les importations chinoises de charbon de Corée du Nord sont ainsi tombées le mois dernier à 1,48 million de tonnes, contre 2 millions de tonnes en décembre, selon des statistiques publiées vendredi par les douanes chinoises, soit une chute de 27,9% sur un mois.

Ce repli a donc privé Pyongyang de quelque 44 millions de dollars de devises par rapport au mois précédent.

L’interruption totale des importations chinoises portera un coup dur à ses finances, en faisant disparaître une source cruciale de devises pour le pays.

En 2016, la Chine avait importé 22,5 millions de tonnes de charbon nord-coréen (une hausse de 15% sur un an), pour un montant total avoisinant 1,19 milliard de dollars, selon les douanes chinoises.

La suspension annoncée samedi dernier par Pékin est destinée à « appliquer la résolution 2321 du Conseil de sécurité des Nations unies », a insisté Pékin. Adoptée le 30 novembre, celle-ci resserrait l’étau des sanctions internationales contre Pyongyang en raison de son programme nucléaire.

La résolution plafonnait notamment les ventes nord-coréennes de charbon à 400,9 millions de dollars (ou 7,5 millions de tonnes) par an à partir de 2017, une réduction de 62% par rapport à 2015.

Ce qui n’avait pas empêché la Chine de gonfler encore ses importations de 13% sur un an en décembre.

En revanche, l’essai par Pyongyang d’un missile balistique Pukguksong-2 le 12 février a pu contribué à exaspérer la Chine, selon les experts.

Pékin, principal soutien diplomatique de Pyongyang, lui fournit une aide économique vitale, mais cache de moins en moins son agacement face à l’intransigeance du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un et au développement accéléré de ses technologies nucléaires à usage militaire.

Tout en maniant carotte et bâton: Wang Yi, chef de la diplomatie chinoise, a ainsi plaidé la semaine dernière pour une reprise rapide des négociations à Six (les deux Corées, Japon, Russie, Chine et Etats-Unis), estimant qu’il fallait briser le cercle vicieux des essais nucléaires et des sanctions.

(©AFP / 24 février 2017 10h22)