Billet d’indignation : L’empire Bolloré, l’Afrique, 80% de ses bénéfices.

Vincent Bolloré a lancé une OPE sur Havas. © Pascal Guittet

Quelle niche pour celui qui a sauvé l’entreprise bicentenaire de la banqueroute avec deux francs sous. La soirée de France2 du 8 avril 2016, dont le lien ici mène au film sur les réseaux sociaux : Enquête sur l’empire africain Vincent Bolloré – YouTube, extrait de la soirée Complément d’Enquête, sur un des groupes français en expansion et très bonne santé. On y découvre, l’envers du décor d’un empire financier, orchestré avec maestria, par le parrain Breton, qui a décidé que son terrain de jeu sera L’Afrique.

https://www.youtube.com/watch?v=S5Xede2FhRE

Alors, au-delà de l’aspect étique de l’acquisition des marchés en Afrique, par les différentes filiales du groupe : les ports de Lomé et de Conakry, compagnie de fret, etc. Nous pouvons aisément soulignés deux problèmes majeurs dans le désormais Bolloré-gate, dont les conséquences minimisées aujourd’hui peuvent s’avérer à long terme dramatiques pour plusieurs populations des pays d’Afrique dans les couches les plus défavorisées.

D’une part, l’accès malhonnête dans les sphères décisionnelles les plus hautes des états africains avec l’aide précieux de locaux véreux. Puis, d’autre part une exploitation non étique des sols qui impacte directement sur l’appauvrissement des ressources forestières et de leur déforestation. L’exploitation de palmes au Cameroun frappe sur deux plans, le premier avancé juste avant, à cela ajoutée la condition misérabiliste des ouvriers, quant les associations écologistes luttent pour bannir de nos assiettes et des goûters, cette huile issue de transformation pour le coup moins écologique, pourtant, indispensable à l’industrie agro-alimentaire. Lequel problème soulève celui du dérèglement climatique, via la déforestation des zones tropicales, dont les ravages dénudent le continent depuis la décennie 70.

Il n’est point question dans cette chronique de s’adonner à une considération anti-blanc primaire, qui met systématiquement, dos à dos deux mondes, méchants européens qui viennent piller nos richesses versus gentils politiques africains qui ne savent pas dire non. En revanche, elle pointe des doigts méchants capitalistes qui sévissent sur tous les continents. Revenons au fait.

Au regard des points soulevés. Faut-il crier haro sur le baudet ?

Oui sur deux baudets, d’abord sur le baudet élite africaine qui aide honteusement, ces hommes d’affaires, deuxième baudet, peu scrupuleux dont les cœurs battent au simple son du seul profit. Le réseautage de ses prédateurs aux dents de crocodile, plantées dans nos os, maîtrisant la faiblesse de nos politiques : bakchich, financements de campagne électorale, et présents -cadeaux- en tout genre, continue à maintenir dans une extrême précarité, nos populations. Ainsi le champ libéré sous le signe de l’amitié légendaire et de l’attachement à l’ancien empire colonial, la voie peut être ouverte ? Mon œil !

Doit-on, tout lui mettre sur le dos ? Bien sûr que non, la responsabilité est grandement partagée, et même deux fois plus élevée chez ces intermédiaires locaux, entrepreneurs camerounais, gabonais, maliens, ivoiriens etc., qui jouent au facilitateur. A ce point le problème est ciblé à une moindre échelle. Lorsque dans le même film on y voit un Bolloré, presque bras dessus bras dessous avec Alpha Condé, présenté comme un militant invétéré, visionnaire et un défenseur des droits humains, il y a de quoi s’inquiéter. En effet, sous couvert de concert de fin d’Ebola, en Guinée, la campagne électorale de l’homme politique se trouve soutenue par les shows gracieusement offerts par Vivendi, qui n’est tout autre qu’une filiale du groupe Bolloré.

Et ça le commun du mortel n’y voit que du feu. Compte tenu de sa grande familiarité avec les politiques africaines et n’ignorant pas leur grande tentation en matière de détournement de bien public, le magnat se justifie de toute accusation de conflit d’intérêt, et sait pertinemment qu’il est très facile de le lier à Condé, le premier est ami avec le camarade de banc du second, Bernard Kouchner ancien Ministre des affaires étrangères, donc patron de la diplomatie française dans le monde.
Après on s’étonne que tel ou tel homme politique africain ait acquis des châteaux en Europe ?

Où, certains verraient un Bolloré bashing dans les médias français, d’autres y décèlent la main mise d’une mafia sur le continent, qui opère avec l’aide de son élite. Aussi visiblement par certains hommes politiques européens en phase avec les lobbies. C’est le cas du conseiller du président français et ami personnel de Vincent Bolloré, Bernard POIGNANT, lobbyiste doublé de géo stratège. Si les non respects des droits de l’homme le choquent, l’homme prétendument de gauche répond, sans complexe, qu’il préfère avoir la France en Afrique que les russes ou les chinois. Soit ! Ce point, dans une perspective purement géopolitique, pourrait s’expliquer, mais reste fortement condamnable. Tout de même, aussi saisissant non ? Eh Poignant alors !

L’Afrique doit s’indigner contre ce genre de pratiques organisées, et dire qu’elle n’est pas un pion dans des jeux purement géopolitiques.

Est-ce la France qui commet ces impairs ? Dans une observation simpliste, la réponse sera oui, car si la mission diplomatique favorise un homme à s’établir, la logique voudrait qu’il bosse pour son pays. Mais les choses sont plus denses, le capitaliste n’a pas de pays. Son seul continent d’appartenance est le monde des finances. Donc, ce n’est pas le français lambda qui exploite, la pauvre Afrique encore maintenu dans son passif de victimes. Cet argent va dans la poche d’une seule dynastie, sinon nichée dans un paradis fiscal, qui spécifions-le exploite aussi ses concitoyens. Sous le prétexte qu’aux âmes bien nées la valeur n’attendra pas le nombre des années. Origine de toutes les inégalités sociales.

Ce qu’on ne nous dit pas tout. Surtout quand intérêt électoraliste, politique et lobbies collisionnent, il est difficile d’y voir clair et des continents, comme l’Afrique mal partis, ne seront que perdus d’avance. L’homme exploitera son prochain jusqu’à la fin des temps ? A voir l’état du monde, on est mal !

L’Afrique ne manque pas de milliardaires ni de technico-économiques pour tirer ce continent vers le haut et qu’enfin ses richesses lui reviennent, pas au seul noyau d’hommes politiques ou de leur descendance qui la piétinent, mais véritablement aux hommes et femmes honnêtes qui suent pour accéder à un soit peu de dignité.
Et sachez hommes politiques qui offrent les clefs de nos pays par vice et cupidité vous répondrez un jour de vos forfaits.

N’attendez pas ce jour, donc œuvrez honnêtement pour le salut de vos peuples. Dire qu’ « il existe malheureusement trop peu de gens qui détiennent la majeur partie de la richesse de la planète et qui laissent crever l’autre sans culpabilité » Et à toute gangrène sa solution. Ce dernier point, est inhérent à tous les continents aujourd’hui, si on se réfère aux dernières révélations des Panamas papers et à voir la récente affaire qui ébranle le, suivi du ralle-le-bol général du peuple contre système. Ce que, les tenants du tiers état reprennent toujours le dessus. Œuvrez dans le bon sens, sortez vos peuples de la misère!

Contribution Dia.D Sacko 26/04/2016