Après l’attaque de Nampala Mahamoud Barry alias Abou Yéhia dans le filet de la sécurité d’Etat

Le chef de l’unité combattante(Katibat) d’Ançar dine dans le Macina a été appréhendé le 26 juillet par les forces spéciales maliennes. En plus de fournir une mine d’information, l’arrestation de ce terroriste est perçue comme une saignée pour les groupes terroristes qui sont en passe de transformer le centre du Mali en sanctuaire djihadiste.

Selon des sources sécuritaires, Mahmoud Barry alias Abou Yehiya, est leader de la Katibat d’Ançar-Dine du Macina. L’homme qui est né vers 1979 à Koro, dans la région de Mopti, a été imam de la mosquée du quartier de « Sénou derrière les installations des Chinois ». Il fut arrêté par des éléments de la Direction générale de la sécurité d’Etat(DGSE) qui l’ont traqué dans la fameuse forêt de Wagadou, entre Nampala et Dogofri.
La forêt de Wagadou où Mahmoud Barry a été arrêté est depuis plusieurs années le refuge des groupes terroristes évoluant entre le Mali et la Mauritanie. Et l’endroit, mesurant 80 kilomètres de longueur et 40 de largeur, est considéré comme une couverture naturelle dont les occupants ne peuvent être détectés par les satellites et les avions de surveillance. Par ailleurs, il est difficile d’y entrer par voie terrestre.
Plusieurs attaques djihadistes sont attribuées à Mahmoud Barry qui est aussi un chef de famille, père de 8 enfants. « Il a commandité sous l’impulsion de Amadou Kouffa l’attaque de la brigade de gendarmerie de Nara en juin 2015 », revèle un communiqué de la DGSE.
La même source souligne qu’il apparait sur une vidéo faisant l’apologie du Djihad et revendiquant l’attaque de Nara. Plus récemment, sa Katibat a revendiqué le 19 juillet 2016 l’attaque meurtrière ayant coûté la vie à 17 soldats maliens dans la ville de Nampala, dans la région de Ségou.
Chaque fois que l’armée se retire de la forêt de Wagadou, les djihadistes ont su y reconstituer leur base. Ainsi, en 2011 les armées mauritanienne et malienne avaient ratissé la zone pour chasser les éléments d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) à travers d’intenses combats, mais les terroristes y sont retournés peu après la fin des opérations.
Les djihadistes sont restés dans cette forêt jusqu’à l’effondrement sécuritaire du Mali aggravé par le coup d’Etat du 22 mars 2012. La zone a été passée au peigne fin avec l’intervention de l’armée française, mais elle est aujourd’hui redevenue un lieu de retranchement des djihadistes.
Il reste à espérer que la traque des assaillants de Nampala puisse ne pas s’arrêter à une courte campagne dans la forêt de Wagadou. Un dispositif de surveillance permanente de cette forêt doit être mis en place par la force Barkhane et l’armée malienne dont la raison d’être est de combattre et empêcher les terroristes de reconstituer leurs zones habituelles de regroupement.
Soumaila T. Diarra